Lancement d’un nouveau séminaire de recherche intitulé « Mondes sahariens : sources, espaces, sociétés, VIIIe-XIXe siècle » qui vise à faire émerger de nouvelles ressources pour la recherche, qu’il s’agisse de fonds manuscrits, de corpus édités, de sources matérielles ou de sites archéologiques.
Organisateurs :
Cyrille Aillet, maître de conférences à l’Université Lumière ( CIHAM )
Chloé Capel, doctorante à l’Université Panthéon-Sorbonne, ArScAn
Élise Voguet, chargée de recherche au CNRS
Ismail Warscheid, chargé de recherche au CNRS
2e jeudi du mois de 11 h à 13 h (salle des étudiants, IISMM, 96 bd Raspail 75006 Paris), du 12 novembre 2015 au 12 mai 2016. Séance inaugurale le vendredi 16 octobre (même horaire, salle de réunion de l’IISMM, même adresse)
Les espaces sahariens sont extrêmement divers, et leur histoire politique, économique et culturelle n’est généralement qu’entraperçue à travers le prisme des sociétés maghrébines et des mondes africains, dont elles constitueraient les marges. Or l’histoire des sociétés sahariennes ne peut se limiter aux seules circulations qui les relient à la Méditerranée. Les oasis du Sahara constituent un véritable archipel de cultures régionales, dont les modes d’organisation du territoire et du peuplement, les formes de vie sédentaire et les réseaux commerciaux répondent à des modèles plus variés qu’on ne le dit habituellement. Centres autonomes ou satellisés par un État ou une formation tribale de plus grande ampleur, les foyers de vie sédentaire au Sahara relèvent à la fois de l’histoire locale et de l’histoire connectée.
Les études sahariennes souffrent aujourd’hui, tout particulièrement en France, d’un repli considérable et d’un manque certain de visibilité, notamment en raison du fort morcellement des recherches entre plusieurs disciplines (histoire, géographie, archéologie, histoire des arts, anthropologie) et champs académiques (monde maghrébin, Afrique subsaharienne, histoire moderne et médiévale). Ce domaine d’étude est également très menacé par la disparition des équipes de recherches spécialisées et, bien sûr, par les difficultés d’accès aux terrains. Quant aux patrimoines matériels sahariens, ils sont par endroits menacés de disparition pure et simple.
Inspiré de l’expérience acquise dans le cadre des projets ANR « Touat » et « Maghribadite », cet atelier aura pour premier objectif de faire émerger de nouvelles ressources pour la recherche, qu’il s’agisse de fonds manuscrits, de corpus édités, de sources matérielles ou de sites archéologiques. Ouvert à toutes les formes de décloisonnement chronologique et méthodologique, il pourra également constituer un lieu de rencontre et de débat pour les chercheurs impliqués dans l’étude des mondes sahariens, quelle que soit leur discipline, et un lieu de promotion des recherches internationales les plus novatrices. À plus long terme, il s’agira de poser les jalons d’une histoire précoloniale du Sahara.
L’atelier, d’une durée de 2 h, se déroulera avec une fréquence mensuelle, à raison d’environ neuf séances par an. Chaque année sera consacrée à un thème d’étude spécifique. Les séances seront partagées entre l’intervention d’un spécialiste et une réflexion critique commune, dirigée par un autre intervenant. L’ouverture sur la recherche internationale sera conciliée avec la place laissée aux jeunes chercheurs. Deux séances de travail (de 3 h) sur les sources viendront compléter l’atelier.
Au fil des années, l’atelier abordera certains des thèmes majeurs liés à l’histoire de ces espaces, comme les modes d’organisation sociale (établissements humains, qṣūr, nomadisme…), les gestions politiques (relations avec les pouvoirs maghrébins et africains, oligarchies, pouvoirs tribaux…), l’hydraulique et les usages de l’eau, la gestion des ressources naturelles (minerais, métaux, sel), les économies de subsistance (agriculture, pastoralisme), l’islamisation, les réseaux et les produits du commerce, l’esclavage, les rites et les espaces religieux…
La première année (2015-2016) questionnera, à partir de projets en cours, les différents types de corpus documentaires et les approches critiques dont ils peuvent faire l’objet. Nous explorerons les riches fonds de manuscrits du Mzab, du Touat et de Tombouctou, les ressources du patrimoine oral et les archives de la culture matérielle.